La nature s'épanouit ,fleurit
La faune et la flore se parèrent de la passion du rouge,de l'optimisme de l'orange,de la vitalité du jaune,de l'espoir du vert,de l'infini du bleu,du mystère de l'indigo,du raffinement du violet.
La nature s'épanouit ,fleurit
La faune et la flore se parèrent de la passion du rouge,de l'optimisme de l'orange,de la vitalité du jaune,de l'espoir du vert,de l'infini du bleu,du mystère de l'indigo,du raffinement du violet.
Passage Jouffroy
Ce n'est pas facile de prendre cette entrée en photo : il y a tout le temps des hordes de touristes devant!
Palais de l'îsle
Résidence du châtelain d'Annecy au xvii ème siècle,qui remplit ensuite le rôle d'hôtel administratif : Siège de la judicature, hôtel de Monnaies, Prison. Il est classé Monument Historique à la fin du xix ème siècle
Les mots prennent un visage
Ces glyphes de San Bartolo , Guatémala, montrent que vers -300, l'écriture maya est déjà complexe. Dans le 7ème de la liste, on reconnait le mot Alaw :
seigneur
La Mésopotamie est l'un des grands foyers de representations graphiques du langage. Trois systèmes d'écriture y ont
vu le jour vers le iv ème siècle avant notre ère dont le plus élaboré est celui des Mayas.
Debout de profil, le dieu du mais regarde par dessus son épaule la femme agenouillée derrière lui, les bras levés. La fresque orne une pyramide en ruine
dans la jungle gualémathèque, à San-Bartolo, au coeur du pays maya.Répérée en 2001 par Wiliam Saturno, de l'univrsité de Boston, elle constitue l'une des plus anciennes scènes mythologiques
peintes par cette civilisation, environ 100 ans avant notre ère. En retournant sur les lieux, il y a trois ans, l'archéologue américain a pourtant fait une découverte plus fascinante encore: une
petite colonne de dix hiéroglyphes, peints en noir sur un bloc recouvert d'enduit blanc. Le trait est sûr, attestant de l'art du scribe. Si la plupart des signes restent énigmatiques, d'autres
sont identifiables, tel le glyphe. Ajaw, qui signifie "seigneur" en langue maya. Un autre, rappelent une main tenant un pinceau, pourrait indiquer le mot scribe. Des morceaux de charbon
recueillis près du bloc ont permis de lui attribuer une date fiable : entre 200 et 300 ans avant J-C, soit plusieurs siècles avant les plus vieux écrits mayas jusqu'alors identifiés de façon
sûre.
Le texte de San Bartolo incite à revoir l'histoire de l'écriture en Méso-Amérique. La région est l'un des foyers de naissance d'un système de représentation graphique du langage. Mais jusque -là,
les écrits mayas n'étaient pas classés parmi les plus vieux du continent. Des textes gravés tres anciens avaient bien été retrouvés dans les hautes terres du Guatémala, à El Porton, et près
de la côte pacifique, sur le site maya de Kaminaljuyu, mais leur origine faisait débat. Ce qui n'enlevait rien à l'importance exceptionnelle de l'écriture maya.D'abord, parce qu'elle pouvait
transcrire le langage parlé avec une sophistication étonnante, en utilisant des verbes, des prénoms, une syntaxe complexe. Ensuite pasr sa longétivité, plus d'un milénaire, jusqu'à l'arrivée des
Espagnols, dans la région.Mais le statut de pionniers revenait à d'autres systèmes d'écritures développés un peu plus à l'ouest par deux groupes culturels aux langues distinctes de celles des
Mayas : les épi-Olmèques (aussi appelés isthmiens) et les Zapotèques.
Aujourd'hui, la donne a changé."Il n'y a pas d'antériorité, estime Jea Michel Huppon, checheur au Centre d'études de langues indigènes d'Amérique du CNRS. On voit apparaître ces écrits en même
temps chez les Mayas, en zone olmèque et chez les Zapotèques, au tournant des vème et ivème siècles avant J-C" Partout, l'époque est aux changements. L'agriculture s'intensifie, avec le
développement des canaux d'irrigation et de terrasses . Les premiers Etats se constituent dans la région, avec leurs capitales bientôt peuplées de dizaines de miliers d'habitants, comme El
Mirador, en zone maya. Ces cités aux monuments imposants, gouvernées chacunes par un roi et sa suite, se dispute le pouvoir dans un jeu d'hostilité et d'alliance, ponctué d'affrontements directs
ou de guerre froide. Un système parfois comparé à l'organisation féodale ou aux cités grecques de l'Antiquité
C'est dans ce contexte qu'apparaissent les premiers textes linéaires, composés d'une succession de glyphes. Chacun de ces glyphes est un petit bloc rectangulaire, formés de plusieurs signes
agrégés autour d'un élément principal. Dès le départ certains signes représentent des mots entiers , alors que d'autres indiquent des syllabes : on dit que l'écriture est logosyllabique.
Dans les écrits mayas classiques par exemple, une fleur à quatre pétales représente le mot KIN, qui signifie "soleil" ou " jour", une lune indique la syllabe "ja", une tête de rongeur le son "ba"
" Tout st relativement soudain, dès les premières attestations, vers 400 avant J-C, on a déjà des systèmes élaborés", insiste Jean Michel Hoppon. Ce qui ne signifie pas que les premiers textes
soient apparus ex nihilo": on y lit clairement l'influence de la civilisation olmèque qui, au cours du miliénaire précédent, a déjà élaboré un calendrier sophistiqué et inscrit de nombreux
glyphes sur la pierre ou la terre cuite, en complément des images. "Cela correspond à une phase de balbutiement de l'écriture, avec l'élaboration du répertoire des signes. On commence à voir
apparaître des dates, des noms, on identifie des éléments qui seront à la base de toutes les écritures méso-américaines. Il y a vraiment une origine commune. Mais-si l'on exclut le cas
controversé du bloc de Cascajal , on n'a pas encore, lors de cette première période, de textes où les glyphes s''articulent entre eux pour former des phrases transcrivant de la parole"
De longues séries de chiffres, de dates et de noms : l'imortance accordée au calendrier se retrouve dans les premiers textes mayas. Gravés par les scribes, les hauts faits des dirigeants, -
naissance, intronisation, guerres et sacrifices, jeu de balle, funérailles- s'affichent sur les siècles aux portes des palais et des temples. Née avec l'Etat, l'écriture est aussi au service de
l'Etat. Monumentale comme dans l'Egypte des pharaons, elle sert la propagande des élites et atteste de l'origine divine des souverains. Elle orne aussi des petits objets comme des stèles
miniatures, et plus tard, des céramiques, où de petits textes indiquent à qui appartenaient l'objet et sa fonction- un gobelet pour boire du chocolat, par exemple. Etait-elle utilisée dans la vie
courante ou pour les tâches administratives, comme la tenue de registres d'impôts? Il semble que non, mais l'absence de manuscrits datant de ces époques reculées peut fausser les idées. Les
seuls codex mayas ayant survécu à l'humidité tropicale et aux autodafés espagnols datent en effet des derniers siècles avant la colonisation, et comportent principalement des textes
divinatoires.
Disparue aves l'arrivée des Européens, l'écriture maya se sera enrichie et aura évolué avec les siècles, s'adaptant aux formes régionales de langue parlé. Les écrits épi-Olmèques quant à eux
disparaîtront au début de notre ère. La tradition zapotèque se poursuivra, elle, dans l'écriture aztèque, mais sa somplexité n'atteindra pas celle des écrits mayas. Pour sophistiqués qu'ils
soient, ces derniers resteront pourtant toujours tres figuratifs, avec leurs glyphes aux formes humaines ou zoomorphes aux nombreuses variations graphiques. En Méso-Amérique, l'écriture n'a
jamais cessé d'être image.
Laure Schalchli
à suivre...
Il faut savoir qu'aujourd'hui ce qui est désigné comme la langue chinoise est, en fait,
constitué par un ensemble de"dialectes", véritables langues, dont le cantonais ou le wu parlé Shangai. La proximité de ces parlers pourrait être comparée à celles des langues latines en Europe.
L'intercompréhension orale est impossible. Cependant l'écriture du mandarin, la langue officielle de Pékin enseignée à tous les écoliers, est la seule en usage dans toute la Chine. Ainsi, si la
parole officielle n'est pas intelligible de tous, l'écrit l'est sans ambiguité aucune.
C'est pour cette raison que les gouvernants ont toujours eu soin de normaliser l'écriture. Ce que fit, dès le iiième siècle avant notre ère, l'empereur Qin shi Huang di, bien connu pour sa
célèbre armée posthume de soldats de terre cuite. L'une de ses décisions impériales fut de faire composer un manuel contenant, les 3000 caractères que tout scribe de l'empire devait être capable
d'employer. L'empereur n'hésita pas à ordonner de brûler tous les livres contenant les graphies"corrompues" de royames anciens. On ne sait si la diversification des écritures, dans ces
principautés constituant la Chine d'alors, lui dicta une mesure aussi radicale. Cependant la tradition alliant pouvoir impérial et écriture chinoise a perduré. En 1716, l'empereur Kang Xi fit
compiler un monumental dictionnaire ne comportant pas moins de 47043 caractères différents. Bien qu'après cette période, le pinceau continua de demeurer le symbole du pouvoir.Ainsi au milieu du
xxème siècle, Mao Zedong, s'inscrivant dans une tradition issue d'un passé très lointain, calligraphia-t-il, de sa propre main, les caractères du "Quotidien du Peuple". Aujourd'hui encore, la
première page de cette organe officiel de presse est ornée de la calligraphie du Grand Timonier
...Or les jiagwen sont de presque deux mille ans postérieurs à
l'écriture cunéiforme des Sumériens. Celle-ci -ou bien des hiéroglyphes d'Egypte- aurait pu, il est vrai, traverser l'Asie centrale par laquelle tant de techniques ont circulé.Cependant, la
remarquable correspondance de l'écriture chinoise ancienne et de la langue chinoise, rejette fortement l'idée d'une telle influence.Il faut considérer l'originalité de cette écriture, souvent
perçue à tort comme idéographique ou pictographique. L'idéogramme est un signe exprimant une idée tandis que le pictogramme exprime une image.Or l'écriture chinoise ne ressort ni de l'un ni
de l'autre de ces systèmes. Il suffit pour s'en assurer de mettre une personne ignorant le chinois en présence de ces caractères. Sans apprentissage, celle-ci ne pourra en identifier aucun.
Une autre tentation est forte: celle de vouloir analyser dans un caractère la juxtaposition de ses éléments en fonction d'une étymologie supposée. Par exemple le caratère"xiu" se (reposer)
regroupe le caracère "ren" (homme) et le caractère "mu" (arbre). Un homme sous un arbre peut évoquer le repos et c'est là un excellent moyen de mémoriser ce caractère. Cependant une personne
ignorant cette signification aurait pu, tout aussi bien, en déduire qu'il était question de pluie, d'ombre, de canicule ou bien de cueillette. D'ailleurs, dans le chinois d'aujourd'hui, le
caractère "ma", cheval, se retrouve au sein de près de soixante-dix autres caractères plus élaborés qui n'ont pu necessairement de relation avec le cheval. "Cest pourquoi il faut se garder
d'introduire une rationalité qui n'a pas sa place dans les écritures" tient à préciser Viviane Alleton qui explique que le terme d'idéogramme, "cette chimère", trouve son origine dans une vision
idéalisée, élaborée par les penseurs du xviième siècle. Son emploi est impropre mais il est demeuré dans le langage courant et certains spécialistes lui préfèrent le terme de "sinogrammes".
Cependant, la solution neutre et intelligible de tous consiste à ne parler que de "caractères chinois".
Pourtant l'usage de ces caractères ne s'est pas toujours limité à la seule chine. En effet , dès les premiers siècles de notre ère, il a gagné le Vietnam, la Corée et le Japon. Si aujourd'hui le
Vietnam utilise un alphabet de type latin, la Corée perpétue les caractères chinois tout en leur préférant son propre système alphabétique. Quant au Japon, il est parvenu à fondre ceux-ci dans
une combinaison complexe mettant un jeu trois modes d'écritures différentes
Il n'en demeure pas moins que dans nos imaginaires, le mystère de beaux signes éxotiques, aux lignes noires se courbant avec élégance à la surface d'un papier de riz, est indissociable de l'image
de l'Empire du milieu. D'ailleurs dans celle-ci l'écriture "correcte" était l'un des impératifs requis pour les candidats aux examens mandarinaux. Ces épreuves, qui ont eu cours pendant treize
siècles jusqu'en 1905, avaient pour but de selectionner, dans la population, les hommes appelés à constituer la bureaucratie d'Etat. En effet il fallait que les lois et decrets administratifs
soient parfaitment compris aux quatre coins de l'empire, doté d'un territoire immense et d'une mosaique d'ethnies et de parlers...
à
suivre...
Les secrets de la longétivité
De toutes les cultures anciennes, la Chine est la seule qui ait conservé l'écriture des origines. Comment ces milliers de
caractères, de plus de trois mille ans d'âge, ont-ils composé avec la modernité?
Aujourd'hui la vigueur de l'écriture chinoise est telle que plus d'un milliard d'hommes et de femmes la pratiquent. Avec les
systèmes alphabétiques, elle est l'un des deux types d'écriture qui se partagent le monde.Vieille de plus de trois mille ans, elle est la seule qui, des trois grands foyers de l'écrit dans le
monde antique , soit demeurée en usage.Fut-elle influencée par Sumer ou par l'Egypte? Ou bien, le seul concept de la nécéssité d'écrire fut-il porté,comme une graine, à travers les plaines
d'Asie centrale pour finir par germer et prendre racine en Chine? Il n'existe pas de réponse. Toujours est-il que l'écriture chinoise demeura, tout au long de son histoire, l'un des pilliers sur
lequel se fondait un empire.
L'histoire de son invention a inspiré de nombreux récits légendaires. Selon l'un deux serait le mystérieux historiographe Cangjie qui,il y a quatre mille sept cents ans, aurait vécu sous le règne
du mytique empereur jaune Huang Di. Cependant aucune découvete archéologique n'est, à ce jour,venue confirmer une telle origine.En effet, les plus anciens éléments connus d'une véritable écriture
chinoise ne datent que du xivème siècle avt J-C. Or il s'agit déjà de l'écriture structurée d'une langue au vocabulaire diversifié et aux énoncés grammaticalement articulés. Plusieurs milliers de
caractères différents ont ainsi pu être dénombrés. Ils sont gravés sur des carapaces de tortues ou des os de bovidés, creusées d'alvéoles, qui avaient été soumises à la chaleur à des fins
divinatoires. Qu'une telle fonction ait pu donner naissance à l'écriture chinoise est une idée qui, aujourd'hui encore, continue d'avoir cours. Cepndant, parmi les centaines de milliers de
fragments retrouvés, seuls 10 pour cent, portent de pareilles inscriptions, gravées une fois l'acte divinatoire achevé. Vivian Alleton linguistique et sinologue explique:" Ces inscriptions sont
l'enregistrement à postériori du processus de divination. Elles n'ont pas, une fonction directement oraculaire. Enfin, le fait que l'on identifie des mots grammaticaux et que l'on puisse décrire
la grammaire de ces textes prouve qu'il s'agit bien de l'écriture d'une langue réelle et non d'une simple notation." mémotechnique". Or si le tracé de ces signes a considérablement évolué au
cours des âges, ils sont, dans leur principe et dans leur structure, assez semblables à ceux utilidés de nos jours. " Sur les cinq mille caractères différents qui ont été répertoriés, on peut
indiquer avec certitude le sens de près de la moitié d'entre eux raconte Vivian Alleton qui poursut:"...Au stade actuel, on parvient à lire 60 à 70 pour cent des énoncés complets!"Ces objes
rituels, des jiaguwen, sont revêtus de la plus vieille écriture chinoise que nous possédions. Or le caractère élaboré de celle-ci et le fait que des cultures néolithiques développées l'aient
précédée, semble indiquer que ces jiaguwen seraient l'aboutissement du long processus .L'écriture chinoise pourrait donc avoir beaucoup plus que trois mille quatre cents ans.Cependant, là encore,
aucune découverte archéologique n'est venue confirmer, à ce jour, une telle hypothèse.
à suivre...