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27 décembre 2008 6 27 /12 /décembre /2008 19:32

...Or les jiagwen sont de presque deux mille ans postérieurs à l'écriture cunéiforme des Sumériens. Celle-ci -ou bien des hiéroglyphes d'Egypte- aurait pu, il est vrai, traverser l'Asie centrale par laquelle tant de techniques ont circulé.Cependant, la remarquable correspondance de l'écriture chinoise ancienne et de la langue chinoise, rejette fortement l'idée d'une telle influence.Il faut considérer l'originalité de cette écriture, souvent perçue à tort comme idéographique ou pictographique. L'idéogramme est un signe exprimant une idée tandis  que le pictogramme exprime une image.Or l'écriture chinoise ne ressort ni de l'un ni de l'autre de ces systèmes. Il suffit pour s'en assurer de mettre une personne ignorant le chinois en présence de ces caractères. Sans apprentissage, celle-ci ne pourra en identifier aucun.
Une autre tentation est forte: celle de vouloir analyser dans un caractère la juxtaposition de ses éléments en fonction d'une étymologie supposée. Par exemple le caratère"xiu" se (reposer) regroupe le caracère "ren" (homme) et le caractère "mu" (arbre). Un homme sous un arbre peut évoquer le repos et c'est là un excellent moyen de mémoriser ce caractère. Cependant une personne ignorant cette signification aurait pu, tout aussi bien, en déduire qu'il était question de pluie, d'ombre, de canicule ou bien de cueillette. D'ailleurs, dans le chinois d'aujourd'hui, le caractère "ma", cheval, se retrouve au sein de près de soixante-dix autres caractères plus élaborés qui n'ont pu necessairement de relation avec le cheval. "Cest pourquoi il faut se garder d'introduire une rationalité qui n'a pas sa place dans les écritures" tient à préciser Viviane Alleton qui explique que le terme d'idéogramme, "cette chimère", trouve son origine dans une vision idéalisée, élaborée par les penseurs du xviième siècle. Son emploi est impropre mais il est demeuré dans le langage courant et certains spécialistes lui préfèrent le terme de "sinogrammes". Cependant, la solution neutre et intelligible de tous consiste à ne parler que de "caractères chinois".
Pourtant l'usage de ces caractères ne s'est pas toujours limité à la seule chine. En effet , dès les premiers siècles de notre ère, il a gagné le Vietnam, la Corée et le Japon. Si aujourd'hui le Vietnam utilise un alphabet de type latin, la Corée perpétue les caractères chinois tout en leur préférant son propre système alphabétique. Quant au Japon, il est parvenu à fondre ceux-ci dans une combinaison complexe mettant un jeu trois modes d'écritures différentes
Il n'en demeure pas moins que dans nos imaginaires, le mystère de beaux signes éxotiques, aux lignes noires se courbant avec élégance à la surface d'un papier de riz, est indissociable de l'image de l'Empire du milieu. D'ailleurs dans celle-ci l'écriture "correcte" était l'un des impératifs requis pour les candidats aux examens mandarinaux. Ces épreuves, qui ont eu cours pendant treize siècles jusqu'en 1905, avaient pour but de selectionner, dans la population, les hommes appelés à constituer la bureaucratie d'Etat. En effet il fallait que les lois et decrets administratifs soient parfaitment compris aux quatre coins de l'empire, doté d'un territoire immense et d'une mosaique d'ethnies et de parlers...
                                 à suivre...

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21 décembre 2008 7 21 /12 /décembre /2008 21:19

                                  Les secrets de la longétivité

De toutes les cultures anciennes, la Chine est la seule qui ait conservé l'écriture des origines. Comment ces milliers de caractères, de plus de trois mille ans d'âge, ont-ils composé avec la modernité?


Aujourd'hui la vigueur de l'écriture chinoise est telle que plus d'un milliard d'hommes  et de femmes la pratiquent. Avec les systèmes alphabétiques, elle est l'un des deux types d'écriture qui se partagent le monde.Vieille de plus de trois mille ans, elle est la seule qui, des trois grands foyers de l'écrit dans le monde antique , soit demeurée en usage.Fut-elle influencée par Sumer ou par l'Egypte? Ou bien, le seul concept de la nécéssité d'écrire fut-il porté,comme une graine, à travers les plaines d'Asie centrale pour finir par germer et prendre racine en Chine? Il n'existe pas de réponse. Toujours est-il que l'écriture chinoise demeura, tout au long de son histoire, l'un des pilliers sur lequel se fondait un empire.
L'histoire de son invention a inspiré de nombreux récits légendaires. Selon l'un deux serait le mystérieux historiographe Cangjie qui,il y a quatre mille sept cents ans, aurait vécu sous le règne du mytique empereur jaune Huang Di. Cependant aucune découvete archéologique n'est, à ce jour,venue confirmer une telle origine.En effet, les plus anciens éléments connus d'une véritable écriture chinoise ne datent que du xivème siècle avt J-C. Or il s'agit déjà de l'écriture structurée d'une langue au vocabulaire diversifié et aux énoncés grammaticalement articulés. Plusieurs milliers de caractères différents ont ainsi pu être dénombrés. Ils sont gravés sur des carapaces de tortues ou des os de bovidés, creusées d'alvéoles, qui avaient été soumises à la chaleur à des fins divinatoires. Qu'une telle fonction ait pu donner naissance à l'écriture chinoise est une idée qui, aujourd'hui encore, continue d'avoir cours. Cepndant, parmi les centaines de milliers de fragments retrouvés, seuls 10 pour cent, portent de pareilles inscriptions, gravées une fois l'acte divinatoire achevé. Vivian Alleton linguistique et sinologue explique:" Ces inscriptions sont l'enregistrement à postériori du processus de divination. Elles n'ont pas, une fonction directement oraculaire. Enfin, le fait que l'on identifie des mots grammaticaux et que l'on puisse décrire la grammaire de ces textes prouve qu'il s'agit bien de l'écriture d'une langue réelle et non d'une simple notation." mémotechnique". Or si le tracé de ces signes a considérablement évolué au cours des âges, ils sont, dans leur principe et dans leur structure, assez semblables à ceux utilidés de nos jours. " Sur les cinq mille caractères différents qui ont été répertoriés, on peut indiquer avec certitude le sens de près de la moitié d'entre eux raconte Vivian Alleton qui poursut:"...Au stade actuel, on parvient à lire 60 à 70 pour cent des énoncés complets!"Ces objes rituels, des jiaguwen, sont revêtus de la plus vieille écriture chinoise que nous possédions. Or le caractère élaboré de celle-ci et le fait que des cultures néolithiques développées l'aient précédée, semble indiquer que ces jiaguwen seraient l'aboutissement du long processus .L'écriture chinoise pourrait donc avoir beaucoup plus que trois mille quatre cents ans.Cependant, là encore, aucune découverte archéologique n'est venue confirmer, à ce jour, une telle hypothèse.

                                                       à suivre...

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13 décembre 2008 6 13 /12 /décembre /2008 23:39
Ramsès iiiEn 1799, dans le cadre de l'expédition Bonaparte en Egypte, un officier met à jour à l'est d'Alexandrie la pierre de Rosette. Sur ce fragment de stèle de granite, un même texte-un décret de Ptolémée v (196 avt J-C)-est gravé en grec, en démotique et en hiéroglyphes; Selon la vulgate, c'est grâce à cette pierre que l'écriture égyptienne, aurait été déchiffrée.
A sa découverte, l'enfant prodige de Figéac, va sur ses 9 ans; six ans plus tard , il rêve déjà de faire parler les monuments du Nil. Epaulé par son frère, Champollion étudie le latin, le grec, l'hébreu, l'arabe et le chaldéen... et surtout le copte, l'egyptien ancien écrit avec l'alphabet grec. "Il s'est donné tous les moyens pour aboutir et sa tenacité l'a emportée
Les égyptologues butent à l'époque sur la fonction des hiéroglyphes. Deux écoles s'affrontent: les uns pensent qu'il s'agit d'une écriture idéographique ( un signe représentant une idée); phonétique (un signe représentant un son). Champollion lui-même, change d'avis plusieurs fois.Mais à la fin de l'année 1821, il a l'intention que l'écriture égyptienne ne peut être uniquement idéographique. Sur la pierre de Rosette, le nombre de hiéroglyphes est nettement supérieur au nombre de mots grecs : 1419 idées ne peuvent correspondre à 86 mots! Il tente alors de lire le nom du pharaon Ptolémée, facilement identifiable en hiéroglyphes car inscrit dans un cartouche-le texte égyptien ne possédant ni espaces ni ponctuation...Comme c'est un nom étranger, Champollion devine qu'il est retranscrit: phonétiquement (ptolmys). Il déduit par correspondance avec le démotique et le copte, ses premières lettres d'alphabet. Puis en janvier 1822, il obtient un nouveau document bilingue: une copie des hiéroglyphes gravés sur l'obélisque de Philae et des caracrères grecs du socle. Là encore, il lit le nom  de Ptolémée, ainsi que celui de Cléopâtre(Kléopatra): grâce aux hiéroglyphes communs, il comprend le sens des autres, et élargit son alphabet.
Le 14 septembre 1822, il se penche sur des inscriptions du temple d'Abou Simbel qu'il vient de recevoir. Son alphabet partiel lui fournit les deux derniers signes d'un cartouche à quatre hiéroglyphes: ss . Grâce à sa connaissance du copte, il devine ce que le premier signe, un disque solaire, se prononce ra, et le second m(comme mice, "mettre au monde en copte"). Champolloin parvient à lire" Ramsès", et découvre la signification du nom du grand pharaon: "Le soleil l'a mis au monde"! Il se précipite auprès de son frère et s'exclame: " Je tiens mon affaire, vois" Le cartouche Ramsès conjugue idéogramme et phonogramme: à 32 ans, Champollion vient de comprendre le principe de l'écriture hiéroglyphe, qu'il expliquera plus tard dans une communication à l'académie, la fameuse "lettre à Moncieur Dacier", et surtout, en 1824,dans son Précis du système hiéroglyphe des anciens Egyptiens

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9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 21:38

Scribe au Louvre

Assis en tailleur, depuis 4500 ans, le Scribe accroupi conservé au Louvre n'a rien perdu du hâle de sa peau, de son léger sourire et de la tranquille honnêteté de son regard. A l'instar des centaines de representations de scribes découvertes dans des tombes, il souligne dans l'intérêt des Eyptiens pour "celui qui écrit"
Dès l'Ancien Empire, (vers 2700-2200 avant notre ère),le pouvoir hautement centralisé prend appui sur une administration omniprésente.Et rien ne se passe qui ne soit l'objet d'un écrit. Qu'il s'agisse de compter du grain ou d'assister le juge-suprême, le scribe devient l'un des rouages les plus importants de la société égyptienne. Il gère l'arpentage des terres, et le recensement du bétail, dirige l'inventaire des institutions ou enregistre les actes  juridiques
"Vois, il n'y a rien de mieux que les écrits" dit le scribe Khéty à son fils dans la Satire des métiers (nom donné à ce texte par les égyptologues dont le véritable titre égyptien est Enseignement), et d'ajouter: "il n'y a point de scribe dépourvu de nourriture"
Ce texte destiné à promouvoir la profession de scribe date du Moyen Empire , mais il est sutrout connu par les nombreuses copies faites dans les écoles. Ecoles qui ne semblent pas avoir été réservées à une élite, et l'administration  a puisé nombre de ses effectifs parmi les classes moyennes.
Aux ambitieux de se isser jusqu'aux plus hautes marches du pouvoir et qui sait, devenir Scribe royal.
Parmi ses tâches lui incombera alors la rédaction de l'histoire officielle, souvent sous la forme de textes de propagande. L'un de ces plus célèbres récits reste la narration de la bataille de Qadesh qui voit s'affronter les armées hittites et celles de Ramsès II, vers 1275 av. JC. De ce qui fut une bataille sans vainqueur, le scribe Pentaour rédigera un poème épique louant la gloire et le courage de son pharaon.
Les rois eux-mêmes n'hésitent pas à se faire figurer un calame à la main et, dans la tombe du jeune Toutânkhamon, furent découvertes plusieurs palettes de scribe. Mais il s'agit de représentations symboliques les associant au Dieu Thot, patron des scribes. Et si plusieurs souverains passent pour avoir composé des Enseignements, ces textes sont l'oeuvre de leurs scribes.
Tout au long des 3000 ans que dura l'Egypte ancienne, l'importance de l'écrit ne se dément pas. Ainsi, longtemps après avoir élevé des pyramides, ceux qui momifiaient leurs morts pour leur offrir l'étrenité écrivent dans un papyrus du Nouvel Empire (1550-1069 av J-C)conservé au British Museum : "Un homme est mort quand son corps est enterré , que toute sa famille gît sous terre .Ce sont ses écrits qui conservent son souvenir.
Les parchemins sont plus utiles qu'une résidence, qu'une chapelle à l'Occident (une tombe). Ils sont plus parfaits qu'une stèle, plus durables qu'un monument dans un temple
                                                                                                                         Jean-Philippe Noel
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1 décembre 2008 1 01 /12 /décembre /2008 21:27

Les signes du meilleur présage  

                                                         

Décrypteur                                                                                                                                                                                               Les Les Egyptiens maîtrisaient très tôt les  signes alphabétiques et écritures au tracé simplifié. Ils n'en ont pas moins préservé pendant près de trois mille ans, leur sysyème compliqué. Abandonner ou réduire le nombre d'images n'était pas dans leur préoccupation. Les hiéroglyphes s'imposaient pour leur beauté: lisibles dans plusieurs sens. Ils s'adaptent aux supports, objets ou édifices. Mais cette écriture "sacrée"(du grec hiéros) et "gravée" (glyphéen) leur permettait avant tout de manipuler le réel.

Le hiéroglyphe ne figure pas seulement la parole , il est porteur de la réalité du monde et constitue, à ce titre, un mode d'action .Les Egyptiens croyaient à l'efficacité magique des hiéroglyphes. Ils pnsaienrt qu'ils puvaient faire vivre ce qu'ils peignaient pour l'éternité : inscrire le nom du roi, c'était le rendre immortel.

L'écritue a donc une valeur performative: nommer, c'est faire exister. Dans les Textes des Pyramides , un rituel religieux inscrit dans les chambres funéraires des sépultures royales, le roi défunt proclame : "Je suis le scribe du livre divin, j'énonce ce qui est suscité ce qui n'est pas" L'écrit fait advenir ce qu'il exprime, le mot étant lié magiquement à la chose. Ecrire , recoier, c'est maintenir, reproduire et multiplier la vie.De 700 à 800 signes environ pendant la périoode dynastique, le répertoire passe à plusieurs milliers à l'époque gréco-romaine: on restitue aux dieux, en le glorifiant, ce qu'ils ont crée dans une infinie diversité. Au total, le nombre de signes employés dans l'écriture égyptienne se monte peut-être à quelques dizaines de milliers! "Il n'existe pas de limite de logique au nombres de hiéroglyphes, mais seulement une limite mathématique : la civilisation pharaonique disparue ayant cessé de créer  des caractères nouveaux". Un foisonnement lié à la conception que les Egyptiens se faisaient de l'écriture. Elle n'est pas oeuvre humaine : les scribes n'inventent pas les signes, ils copient la création et sont libres d'y puiser n'importe quelle inscription selon leur fantaisie. Théoriquement ,  tout peut servir de hiéroglyphe: une chose , un être, un objet mais aussi une activité ou un geste.

Lécritue n'évolue pas, mais retrouve progressivement ce que la création contient. Elle recherche et débusque les mystères de l'univers, puis les explicite, les fixe dans la pérénnité de monuments en pierre ou de matériaux durables. 

                                                                                                                                                                                                                                                                                               

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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 22:32

Découvrez Turlu Tursu!

                                                                                                                      

Egypt -hiéroglyphe : paroi du temple Kôm Ombo       

 

 

Dans la nature tout fait signe :Un faucon, un roseau ou alors le simple geste de marcher...

Les scribes puisent dans l'univers leur inspiration pour reproduire des milliers de

signes. 

Première forme d'écriture égyptienne, les hiéroglyphes ont une origine difficile à dater. Pendant longtemps, les historiens ont affirmé qu'ils étaient nés vers 3000 av.J-C, avec la civilisation des grands pharaons qui ont unifié la vallée du Nil. La palette de Narmer, commémorant la conquête de la Basse-Egypte par Ménès, pharaon fondateur de la Haute-Egypte, serait alors le plus ancien document connu(3100 av J-C). Dans les années 1900, une équipe de l'institut allemand du Caire, découvre à Abydos des centaines d'étiquettes en ivoire gravées d'inscriptions datées entr 3250 et 3150; les hiéroglyphes preuve de l'écriture égyptienne antérieure à la naissance de l'Etat pharaonique, à une époque de la vallée du Nil était parsemée de petits royaumes. "Certains signes forment des mots, d'autres non. Les animaux n'ont pas exactement la même forme que ceux des hiéroglyphes connus.Dès l'Egypte unifiée , en revanche, les signes renvoient à des signes royaux: ils sont prononcés , et relèvent par conséquent de l'écriture. La frontière est floue..."dit Dimitri Meeks.Elle l'est d'autant plus que la découverte d'Abydos récente, fait encore l'objet de recherches qui permettront peut-être , à terme, de trouver un consensus.

Au début , les hiéroglyphes ne désignent que des noms, des titres, des quantités. Le premier long texte, un document administratif, date de 2600 av. J-C: les grands textes religieux ne paraissent qu'à partir de 2300, apres huit siècles d'histoire égyptienne. " Dans cette civilisation comme dans la civilisation mésopotamienne, l'écriture semble née d'un besoin pratique: comptable en Mesopotamie, cadastral en Egypte où les crues du Nil, déposant chaque année leur limon, brouillaient toutes les marques de propriété entre les champs et obligeaient à refaire un travail d'arpentage".Sans elle le pharaon ne peut déléguer  ni transmettre ses ordres: l'écriture autorise l'émergence d'une société organisée sous l'égide d'un souverain unique et d'une administration centralisatrice. Elle n'est toutefois accessible qu'à une élite, composée de dignitaires, de prêtres et de fonctionnaires. Moins de un pour cent de la population est alphabetisée, soit quelques miliers de personnes pour l'Egypte.Et pour devenir scribe - Veiller au cadastre, à la perception des impôts et à la prestation des corvées - Douze années de formation sont nécessaires! Car le système hiéroglyphique est particulièrement complexe.Figuratif, il se compose d'images provenant de l'univers égyptien: un lion, un faucon, des roseaux...Mais pour faire signe, ces choses du réel subissent trois contraintes: elles sont ramenées à la même taille (le faucon est aussi grand que le lion), rangées de manière harmonieuse et orientées en fonction du sens de lecture .Chaque hiéroglyphe peut alors avoir trois fonctions. Il peut être un idéogramme et representer une idée: le dessin d'un chat désigne , le chat, celui d'un collier est attribué à l'or, il peut ^être un phonogramme: les voyelles n'étant pas encodées, il désigne une seule consonne - ces hiéroglyphes alphabétiques sont au nombre de 24 - voir plusieurs : comme si le dessin de chat désignait le son "ch".Enfin le hiéroglyphe peut être un déterminatif, un signe dépourvu de sens phonétique mais qualifiant le mot qui le précède: un nom d'étoiles se termine par la silhouette d'une étoile.

Tous ces signes figuratifs ne sont guère facile à manier.Apparaissent deux écritures cursives, fondées sur des tracées simplifiés des hiéroglyphes, la tachygraphie écriture rapide.C'est d'abord le hiératique , utilisé des l'ancien Empire (2700-2600)pour les textes religieux comme les documents profanes, littéraires ou scientifiques.Puis vient le démotique, à partir du viième siècle, qui connait une large utilisation dans la vie quotidienne et perd tout aspect figuratif. Ces deux écritures se tracent à l'encre sur des supports plus communs: papyrus, briques ou ostraca (débris de poteries). En parallèle, les hiéroglyphes subsistent mais sont réservés aux inscriptions sur les monuments et aux ornements. Ils sont gravés dans la pierre, en relief ou en creux, peints sur les parois des tombes, plus rarement sur des papyrus...

                                                           à suivre...

 

 

 

 

                         

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18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 18:31
L'écriture cunéiforme                                            C'est le Proche-Orient qui vit naître le premier système de signe destinés à conserver la mémoire de la parole. Inventé par les Sumériens vers -3350 ans. Il était composé à l'origine de cactères primitifs figuratifs, gravés dans des tablettes d'argile. L'écriture cunéiforme (du latin cunéos, clou ou coin), dérivée de ces premiers signes, est quant à elle attestée vers -2800 ans. Elle est caractérisée par l'aspect "en clous" des signes. L'écriture précunéiforme, puis cunéiforme, va rester en usage pendant plus de trois millénaires dans cette région du monde.
Installés en Mésopotamie vers 3500 avant notre ère, les Sumériens ont su mettre à profit la relative fertilité de cette région située entre l'Euphrate et le Tigre pour développer une civilisation prospère, de grand rayonnement culturel. Bien avant les Romains, ils établirent de véritables cités-Etats dotées d'authentiques gouvernements, berceaux de l'urbanisme, de la finance, de la comptabilité et du droit. Suivant de peu de celle de la roue, l'invention de l'écriture s'inscrit dans un contexte marqué par le dynamisme des échanges commerciaux. Les Sumériens sont alors en relation avec d nombreux peuples et leur écriture va se diffuser dans une tres vaste aire géographique s'étendant de la mer Méditerranée au golf Arabo-Persique et de l'Anatolie à l'Egypte, à l'intérieur de laquelle elle sert à transcrire d'autres langues, à commencer par l'akkadien.
La technique de notation va évoluer au cours du temps. Le support principal reste l'argile , certains textes étaient gravés dans la pierre, les métaux, le bois...Or, l'écriture cursive est difficile à tracer dans la terre humide. Les graphismes vont être décomposés en segments de droite, directement imprimés dans l'argile à l'aide d'un roseau taillé en biseau, le calame. C'est ainsi qu'apparaît durant le 3ème millénaire, l'écriture cunéiforme.
Aux alentours de 2600, l'orientation des signes subit une rotation de 90degrés. Elle se lit désormais non plus case par case mais ligne par ligne, de gauche à droite. Pour le reste, son principe n'a pas changé mais s'est perfectionné. C'est une écriture mixte qui combine des logogrammes, qui servent à noter des syllabes . "L'écriture sumérienne fournit une aide à la lecture par le biais d'un signe phonétique associé, qui va permettre par exemple de choisir entre ka: la bouche, et inim: la parole. Elle utilise également des signes à vocation grammaticale, qui donnent des indications de pluriel, etc. Ainsi que des signes determinatifs, qui ont une valeur de classification de l'objet nommé dans differentes catégories(les armes, les objets en bois.)."  
En effectuant de ses multiples aux mots, l'ecriture cunéiforme restitue les nuances du mode de pensée du mode mésopotamien, qui reconnaît une  essence complexe aux choses.Elle est aussi bien adaptée à la transcription à la langue sumérienne.De type agglutinant (des suffixes ou préfixes juxtaposés à un radical fixe expriment les rapports grammaticaux ) ,cette langue n'appartient à aucune famille connue et comporte de nombreux mots monosylabiques. Elle se prête aux jeux de mots, ce qui permet également l'écriture cunéiforme. Apres sa disparition en tant que langue vivante à la fin du troisième millénaire, le sumérien perdurera comme langue morte associée à la culture savante jusqu'au premier millénaire avant notre ère.
Le cuneiforme akkadien est une écriture essentiellement phonétique comportant des signes qui ont une valeur syllabique ainsi qu'un certain nombre de logogrammes conservés du sumérien, de nombreux échanges ayant existé entre les deux langues. Vers 2000 avant J-C , deux dialects akkadiens, l'assyrien du Nord  et le babylonien du Sud rempllacent le sumérien en Mesopotamie. Le prestige de Babylone, à son apogée au xviiième siècle sous le règne de d'Hammourabi, contribue à faire de l'akkadien une langue de communication internationale  et renflore le rayonnement de l'écriture cunéiforme.
Tout au long de l'histoire de la Mésopotamie, celle-ci a été empruntée pour transcrire des langues locales tres variées, certaines non apparentées aux langues actuelles (hurrite en Mésopotamie du Nord, urartéen à l'est de la Turquie, élamite en Perse...), d'autres indo-européennes (hittite en Anatolie...).Dans deux cas , une graphie d'allure cunéiforme a été mise au service d'un système d'écriture complètement différent" C'est le cas du système vieux perse (viè-ivè siècle av.J-C )purement syllabique, et de celui utilisé pour noter l'ougaritique, une langue sémitique parlée en Syrie, qui a illustré le principe de l'alphabet avec une écriture cunéiforme au xiiè siècle avant notre ère, une exception qui n'a duré qu'un siècle" 
Après -1500, outre l'ougaritique, d'autres formes d'alphabets organisés (cunéiforme alphabétique, linéaire alphabétique, etc.), apparaissent progressivement.L'écriture cunéiforme va survivre à leur inroduction. Mieux, elle conserve tout son prestige. En témoigne la bibliothèque constituée à Ninive sous le règne du roi d'Assyrie Assur banipal, de 68 à 627av J-C. Mais  peu après la mort de ce souverain, la chute de l'empire va amorcer le déclin de l'écriture cunéiforme. Elle restera en usage jusqu'au début de notre ère, et finira par disparaître avec les langues qu'elle a servi à véhiculer...                                     
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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 19:40

Découvrez Ethno Music Project!


Qu'est-ce qu'une écriture?
Comment la définir?

L'écrit n'est pas une forme de communication supérieure à l'oral. La parole utilise des moyens de communication qui ne sont pas linguistiques: expression du visage, gestes, intonations, que l'écrit a bien du mal à retranscrire. La supériorité de l'oral n'a pas toujours été répandue Socrate refuse de décrire ses discours, Platon privilégie le dialogue. Les philosophes grecs estiment que la pensée se formule et se transmet avant tout à l'oral. L'écriture est aussi définie comme un ensemble de signes visibles pour communiquer : signes tactiles, des inscriptions en relief  aux personnes non voyantes.
Pourquoi écrire?
Lécriture a pour but de rapporter des messages par écrit. Quel que soit le support de l'antique papyrus au texto d'aujourd'hui
1- Retenir : Elle sert aussi à "empêcher que ce qu'ont fait les hommes, avec le temps , ne s'éfface de la mémoire".   C'est un moyen d'archiffage d'informations palliant les faiblesses de la mémoire humaine.   
2- Archiver et classer : les plus anciennes formes de notation, les cunéiformes sumériens datant de 3400 avt J-C, ont servi à établir les listes d'objets , de personnes, de valeurs. L'écriture n'est donc pas une transcription de la pensée, elle peut aussi contribuer à l'organiser.














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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 22:48
Ecritures cunéiforme     



De toutes les grandes cultures antiques, la Chine est la  seule à avoir conservé son écriture originelle. Sumériens, Egyptiens, Chinois et Mayas, ont ainsi imaginé communiquer à travers le temps et l'espace par le biais de signes retanscrivant leur langue , inscrits sur un support.Toutes les écritures qui ont suivi s'en inspirent  dans le principe  ou dans la forme.Le premier système alphabétique, lui, fut conçu au 2ème millénaire  avant notre ère, sur les rives orientales de la Méditerranée avant de prendre son envolée.
L'acte d'écrire suppose d'être en mesure d'analyser la construction de sa propre langue. Il exige d'organiser les informations en catégories cohérentes. En retour, il transforme notre vision du réel, asseoit une société dans la durée, lui garantit une certaine pérénnité.
L'écriture suscite toujours autant d'interêt auprès des chercheurs.La forme des signes des diverses écritures ne devraient rien au hazard. Le cerveau aurait imposé à la main"balbutiante" des agencements de traits omniprésents dans la nature, auxquelles il se montre sensible. Et donc l'écriture se serait forgée sous la curiosité de notre architecture neuronale. Inventions de nouvelles écritures, encore aujourd'hui, même si elles peinent à se diffuser alors que l'informatique et la mondialisation privilègent une poignée d'écritures.

L'écriture est l'une des plus grandes aventures intellectuelles de l'histoire de l'humanité 
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 
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2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 22:21

Perle nacrée

La femme portait le collier en or ajouré ou en joaillerie qui descend sur la poitrine ,prolongé par des chaînettes.Celui qui forme des poissons est le tintinnabulens des Romaines.

La" cherka",est un collier en paillettes d'or passées dans un cordon.Au milieu est suspendue une cassolette de trois doigts

Les Mauresques ont une prédilection pour les perles, surtout les perles baroques.La perle ronde leur parait truquée,bien qu'elle represente l'image de la noblesse.

Au frottement de la peau, les perles se ternissent.Pour raviver leur éclat ,on préconise de laver la perle avec de l'eau chaude,ensuite de la rouler dans du riz pilé,réduit en poudre fine.La perle redevient aussi brillante que lorsqu'elle quitta la coquille qui la retient captive.

Cette coquille nous rappelle l'huître, créatrice de la perle.

Les Touaregs ont de nombreux colliers,ceintures, des braclets, véritables armes de défencse, des boucles, etc.Un bandeau de tête terminé par deux glands retombant sur les épaules et servant à attacher leur voile de tête est un diadème spécial, réservé au chef.Akhamouk ag Ihemma, Amenokal du Hoggar.

On trouve des modèles portugais ou espagnols;d'autres sont inspirés par les travaux des bijoutiers de Gênes et de Malte...

Symboles de l'attachement à l'autre et de la richesse, les bijoux ont traversé les époques et les modes sans jamais perdre de leur éclat.

Marie Bugéja.

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