William Wyld,bureaux et magasins de la Marine,Alger 1833:aquarelle et gouache The Whitworth Art Gallery,University of Manchester
La façade maritime de la ville ancienne avait été élevée à pic sur la mer et conçue dans l'esprit defensif qui convenait à une ville guerrière et souvent assaillie
Le front de mer apparait sous un jour impressionnant:remparts percés de casemates pour pointer les canons , ainsi que d'ouvertures pour les magasins de ravitaillement On y remarque la petite plage de Radoub pour les barques et les navires de la Mosquée de la Pêcherie
Plusieurs de ces bastions demeurèrent dans l'enceinte du port et inspirèrent des peintres comme Eugène Isabey,Gustave Guillaumet
Vincent Cordouan peignait avec lyrisme les vieux palais assaillis par le mauvais temps
Une quarantaine d'années apres,Raymond Allègre installait la ville et Port d'Alger dans une aurore radieuse teintant les constructions d'une douceur rosée
Les compositions des peintres orientalistes restituent le charme de la vie au temps des barbaresques
Lottier decrivait l'affairement des charpentiers et des cordiers dans leurs installations,les spectateurs attendant les arrivées,les marchands se preparaient à entrer dans la ville par la porte de la mer,Bab-El-Bhar qui debouchait sur la plage des pêcheurs et passait sous la Mosquée Djamaa-El-Djedid qui fut élevée en 1660 sous la Regence turque ,par les Janissaires.Contre son mur de soutenement,directement sur la plage , se trouvait un bâtiment carré composé de deux pièces,la tres humble mosquée des pêcheurs ,tout à côté de Djamaa-El-Kebir .La grande Mosquée ,la plus ancienne d'Alger,dressait son long parallélipipède et son haut minaret.Ces deux mosquées tutélaires en bordure de mer identifient immédiatement Alger dans l'iconographie des villes maritimes.Plus tard lorsqu'on construit "le grandiose balcon juché sur arcades",conçu par Frederic Chasseriau,et inauguré en 1860,par l'imperatrice Eugénie ,dont il porta un temps son nom,ces édifices posés comme des joyaux sur leur socle rehaussé,continuèrent à exprimer aux yeux des arrivants,tout le passé ancien de la ville
William Wyld en 1834,confera une majesté imposante à la Mosquée Djamaa Djedid,dont il donna par ailleurs d'autres versions moins chargées,en situant sous ses murs une scène de grande envolée assez singulière dans une de ses oeuvres