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17 août 2016 3 17 /08 /août /2016 00:27
Armand Assus / Esquisse pour la fresque du Foyer civique/ Huile sur toile 70 x 270 cmq

Armand Assus / Esquisse pour la fresque du Foyer civique/ Huile sur toile 70 x 270 cmq

                                              Armand Assus

 

 

                                             Alger 1892 - Antibes 1977

                                            Formé par son père, il entre dès 1905 aux Beaux-Arts d'Alger et étudie avec Hippolyte Dubois, puis avec Cauvy et Rochegrosse. Il poursuit ses études artistiques à Paris dans l'atelier de Cormon. Gide l'aide à obtenir sa première exposition à la galerie Druet en 1919, année où il obtient un Second Grand Prix de Rome. Assus travaille pendant plus de vingt ans à Paris , mais garde son coeur pour sa ville natale où il revient chaque année.Il reçoit des commandes pour des édiffices publics , notamment celle de huit panneaux décoratifs pour le foyer civique d'Alger,où pendant cinq ans il couvre 120 metres carrés sur le thème de la danse . Parmi ses oeuvres au musée d'Alger : Port d'Alger, Square Bresson, Alger, Rue de Chine, Le Naguilé, Jeune mauresque assise, Portrait de Benaboura, ainsi que des intérieurs et des paysages de France

Zoomez sur la fresque c'est mieux!

 

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4 août 2016 4 04 /08 /août /2016 20:48
Jean de Maisonseul "Chambre à Sidi -Ferruch" Alger 1945 , Huile sur contreplaqué 183,5 x 103,5 cms

Jean de Maisonseul "Chambre à Sidi -Ferruch" Alger 1945 , Huile sur contreplaqué 183,5 x 103,5 cms

                                          La tentation de l'abstrait

 

                                                         Quelques artistes, nés autour de 1910, céèrent à Alger un intérêt pour un art moderne et entretinrent un courant d'échanges fécond par leurs allées et venues entre Paris et Alger. Jean Simian, René-Jean Clot et Jean de Maisonseul, tous les trois nés à Alger ou dans sa région, furent les initiateurs talentueux d'une figuration différente ou d'une abstraction sensuelle vers laquelle s'engouffrèrent plus tard les Nallard, Manton, Bouqueton,Guermez, Bouzid, et les autres artistes arabo-berbères, pour lesquels elle était proche de leur héritage culturel...

Mohamed Bouzid "Le Mouton rétif" Huile sur toile 37 x 45 cms

Mohamed Bouzid "Le Mouton rétif" Huile sur toile 37 x 45 cms

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26 juillet 2016 2 26 /07 /juillet /2016 23:00
Charles Landelle / Chennevières-sur-Marne 1908 "Jeune fille aux oranges" Huile sur toile 111 x 76 cms

Charles Landelle / Chennevières-sur-Marne 1908 "Jeune fille aux oranges" Huile sur toile 111 x 76 cms

                                     Charles Landelle

 

                                                   Elève de" Paul Delaroche et d'Ary Sheffer, Landelle est rendu sensible au thème de l'Orient pour l'influence de ses amis Nerval et Gautier. Il se rend en Algérie en 1857 et pendant une dizaine d'années, à parir de 1881, il y passe ses hivers à Biskra, il peint "Aveugle de Biskra", "La Femme de Tlemcen", "L'Ouled Nail". Dans ses nombreux portraits de jeunes Algériennes, exécutés au retour de ses voyages, on retrouve le type de visage de la "Femme Fellah" qui fait sensation au Salon de 1886 et que Napoléon 3 acquiert sur sa cassette personnelle. Le musée de Laval,auquel de son vivant Landelle a fait des dons importants, conserve une trentaine d'oeuvres orientalistes de l'artiste, dont une dizaine situées en Algérie 

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19 juillet 2016 2 19 /07 /juillet /2016 20:38
Joseph Sintès "Passage voûté dans la Casbah" Huile sur toile 46 x 55 cms

Joseph Sintès "Passage voûté dans la Casbah" Huile sur toile 46 x 55 cms

                                  Joseph Sintès

 

Alagor ( Minorque Baléares ) 1829 Alger 1913

 

                                             Arrivé à trois ans à Alger, devenu ouvrier typographe, il étudie dans la première école municipale de dessin dirigée par Bransoulié, où il sera ensuite professeur pendant 25 ans. Il se fait un nom comme portraitiste, reçoit dans son atelier des hiverneurs prestigieux qui acquièrent ses oeuvres . Il s'attire la sympathie d'artistes comme Vernet, Landelle ou Lazerges, qui le conseillent. En tant que paysagiste il est l'un des fondateurs de la peinture algéroise par son importante production consacrée aux sites et aux décors d'Alger dans les années 1870 à 1900. Il saisit sur le vif personnages et architectures dans de petites toiles ou aquarelles lumineuses.Il expose au Salon de Paris et son envoi de 1880 "Chez le Cadi" , est remarqué. Des médailles le récompensent à Paris, à Bruxelles et à Genève. Après sa mort, ses enfants organisent des rétrospectives de ses oeuvres : en 1930 à l'occasion du Centenaire de l'Algérie, puis en 1941 et en 1943 dans son ancien atelier. Le musée d'Alger conserve 17 de ses aquarelles et 6 huiles, datées de 1865 à 1880 , toutes consacées à des vues de la ville

                               

 

                                                        

 

 

 

 

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12 juillet 2016 2 12 /07 /juillet /2016 21:37
Tedeschi Marguerite "Femmes de Aît Hachem", Kabylie 1913, Huile sur toile 80 x 100 cms

Tedeschi Marguerite "Femmes de Aît Hachem", Kabylie 1913, Huile sur toile 80 x 100 cms

                         Tedeschi Marguerite

 

Maison -Lafite 1879-Palma ( Baléares ) 1970

 

Elle suit les cours de l'académie Julian au début des années 1900, en 1911 part pour le Sud algérien, travaille à Bousaâda et Ghardaîa . Elle parcourt la Kabylie en 1912- 1913, participe au salon des Artistes algériens et orientalistes de 1913 à Alger. Elle épouse en mars 1919 Mehana Abdesselam avocat à la Cour d'Appel d'Alger puis Paris. Elle ne peint plus après 1920, mais ses toiles des années 1911 à 1914 dans les oasis et en Kabylie representent d'interressants morceaux de peintures de moeurs

 

                                         

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23 juin 2016 4 23 /06 /juin /2016 23:24
Eugène Delacroix ,"Femme arabe assise à terre , et études des boutons , études pour les femmes d'Alger" vers 1833 - 1834 pastel sur papier beige , Louvre DAG photo RMN / Micheèle Bellot

Eugène Delacroix ,"Femme arabe assise à terre , et études des boutons , études pour les femmes d'Alger" vers 1833 - 1834 pastel sur papier beige , Louvre DAG photo RMN / Micheèle Bellot

                           Delacroix , Chassériau et Fromentin

 

Ces trois artistes, " un génie et deux grands peintres " , ont ressenti et retransmis un même enthousiasme pour l'Algérie et ses habitants. Certes, pronfondément imprégnés de la culture de leur époque, tous trois virent les choses au travers d'une intellectualité particulière, mais la volonté d'observation qu'ils appliquèrent à la découverte d'un monde si différent du leur n'en demeurera pas moins exemplaire

                                Delacroix, en 1832, avait pour destination le Maroc où il resta cinq mois et dont il rapporta de quoi féconder son oeuvre à venir. Ce fut pour lui, " une foudroyante révélation qui devait illuminer toute sa vie."

                               Trois brèves journées à Alger, pendant lesquelles il put pénétrer dans un harem, lui suffirent pour imaginer ce qui deviendrait les femmes d'Alger, l'un des chef-d'oeuvre de la peinture une icône admirée au même titre que la "Joconde" . Par l'intime symbiose qui s'instaura entre le peintre et ses modèles, un monde d'intentions et de sous-entendus affleurait sur la toile. Les dessins préparatoires du tableau montrent bien à quel point " "l'artiste a tenu à échapper à l'exaltation pour se retrouver en un équilibre unique, impressionnant, débordant de vie continue, tout intime, tout intellectuelle" Tous les croquis, toutes les aquarelles de ce séjour le disent comme son journal ou ses lettres. Delacroix ne cherchait pas le sujet, mais l'âme des gens et des choses, l'essentiel l'intemporel. Avec ses carnets, dans lesquels il jeta son " impression jaillit toute neuve et toute frémissante".Il fit autant que dans ses oeuvres les plus importants et " rien dans l'histoire de l'orientalisme ne peut être comparé à cette série de notations générales où revit toute une civilisation " Fromentin après avoir vécu sa propre éxistence, confirmait qu'il fut " le vrai maître, le souverain traducteur de la grâce et de la force arabe "

Théodore Chassériau : Jeune taleb assis / Huile sur panneau 1850  / 13,5 x 13,2 cms courtoisie Etude Briest

Théodore Chassériau : Jeune taleb assis / Huile sur panneau 1850 / 13,5 x 13,2 cms courtoisie Etude Briest

 

                                             Chassériau et Fromentin effèctuèrent le voyage en Algérie la même année, 1846, à peine âgés de 25 et 26 ans , et se passionnèrent pareillement pour le pays qui marqua l'ensemble de leur oeuvre . Leurs tempéraments si différents transpassaient dans leurs toiles, où il se lit un idéal sous-jacent qui transmute la réalité du pays en une vision poétique : recherche d'une antiquité virgilienne ou biblique chez Fromentin, d'un hellénisme mélancolique chez Chassériau. Tous deux furent animés par le désir sincère de comprendre le pays et ses habitants.

                                             Chassériau, déjà dispose par ses origines créoles à ressentir les attraits de l'éxotisme, enrichit en Algérie " sa concentration de la couleur sans guère modifier son idéal féminin /.../ On le voit évoquer un Orient coloré et d'une humanité étrange qui mêle les traditions grecques, les souvenirs africains et l'Asie mystérieuse

                                          De Constantine, en mai 1846, le peintre écrivait à son frère : " Le pays est très beau et très neuf. Je vis dans le "Mille et une Nuits" Je crois pouvoir en tirer un vrai parti pour mon art." Il peignit les chasses et des chefs maures se défiant avant le combat, ou ces " cavaliers arabes enlevant leurs morts" qui figurent parmi ses chefs-d'oeuvres. L'un des premiers , il observa le quotidien : les marchés aux chevaux, les abreuvoirs, les campements , la vie familière dans les intérieurs où les femmes filent la laine et bercent leur enfant, les réunions de danse où l'école coranique. Comme Delacroix il ouvrit ses carnets d'animations fébriles et consigna les sujets qu'il aurait aimé traiter par la suite, s'il n'était mort prématurément.

                                                 Fromentin désirait vraiment pénétrer dans l'intimité du peuple et exprimer l'originalité du Maghreb. Il reprochait aux artistes qui venaient en Algérie d'y faire un simple voyage d'exploration et de ne rendre que l'apparence des choses, de se laisser séduire par le côté pittoresque et d'en ignorer l'essence profonde . Il affirma avec force sa détermination. Parlant de cette " terre étrangère où jusqu'à présent je n'ai fait que passer" , il décidait " cette fois, je viens y vivre et l'habiter, c'est à mon avis le meilleur moyen de beaucoup connaître en voyant peu, de bien voir en observant souvent...J'y prendrai des habitudes qui seront autant des liens plus étroits pour m'attacher à l'intimité des lieux. Je veux planter mes souvenirs comme on plante un arbre, afin de demeurer de près ou de loin enraciné dans cette terre d'adoption" La nouveauté de sa vision provoqua une sorte de révolution.

                                                La publication en feuilleton de son " Année dans le Sahel " dans la " Revue des deux mondes " en 1858, suscita bien des départs et son anlyse de la vie et de la lumière du Sud algérien dans " Un été au Sahara ", modifia la perception générale de cette région. Les deux oeuvres restent " Les synthèses le plus intelligentes et les plus riches de sensibilité que l'on ait consacrées aux aspects divers de la civilisation et du pays algérien" On reproche généralement à sa peinture d'être forte que ses textes littéraires , et lui-même reconnaissait dans l'une de ses lettres : " Je vois joli et pas grand ; c'est peut-être tous mes défauts celui qui me désole le plus, parce que c'est un défaut de la nature qui ne sera jamais tout à fait corrigible. Il développe en effet, le côté tendre et élégant de son talent en essayant " d'analyser les effets de transparence de l'atmosphère et de se donner une certaine distinction aux scènes orientales, distinction de tous, de composition et d'attitudes"

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19 juin 2016 7 19 /06 /juin /2016 15:57
Emile Deckers : "Le café sur les terrasses" Alger / huile sur toile  : 82 x 91 cms

Emile Deckers : "Le café sur les terrasses" Alger / huile sur toile : 82 x 91 cms

                                         Les terrasses où il fait bon vivre

 

Les terrasses sont omniprésentes à Alger. Celles de la ville ancienne apparaissent uniques en leur jour.

                                       "On dirait une carrière de moellons à ciel ouvert, un immense tas de pains de blanc d'Espagne" écrivait Théophile Gautier

                                        La construction trè particulière des maisons de la médina fut déterminée par le site des collines qui imposait l'étagement en gradins, par la necessité de protéger la cité à l'intérieur de remparts, mais aussi par le mode traditionnel musulman qui enferme la vie domestique et la protège du regard extérieur. "Comme les Maures ne veulent pas que leurs femmes ou leurs filles voient au-dehors ou soient vues, ils ne font pas ouvrir les fenêtres sur les rues.

                                        Dans ces maisons, qui ignorent donc les fenêtres et balcons et ne reçoivent le jour à l'intérieur que par l'ouverture d'un patio central inspiré des traditions aussi bien arabo-andalouse que romaine, la terrasse apporte aux femmes confinées une possibilité de séjour à l'extérieur en toute liberté. Elle se substituait en outre à la rue réduite au minimum, parfois engloutie sous des voûtes et pratiquement réservée aux hommes

                                       Toutes les habitations se rejoignant plus ou moins en hauteur, la surface des terrasses juxtaposées se trouvait parallèle à celle du sol, et fournissant une sorte de réseau de circulation, une promenade pour les femmes : Au matin notamment la cité étant orientée vers l'est, le lever de soleil sur la mer offre le plus beau des spectacles.

                                     Le climat qui permit de remplacer les toits de tulies berbères par la couverture des terrasses favorisa le rôle social de cette" cité aérienne"

                                     En l'absence des jardins dans la ville ancienne, les uns et les autres eurent la possibilté de se retrouver à l'air libre et de jouir des moments de fraîcheur autant que de la vue. Un grand nombre d'activités familiales et domestiques trouvèrent tout naturellement leur place sur cet espace de vie privlégiée, en dehors des heures de forte chaleur

                                  La grâce toute spéciale des terrasses du vieil Alger vient enfin des ornements : les dômes qui coiffent les salles à coupoles et le haut des escaliers les parapets protecteurs et surtout les merlons des cheminées en forme de piques," ces cylindres de poterie terminés en bulbes à jour"

                                  Dansla journée, ces terrasses sont avant tout le domaine des femmes qui y vivent à leur guise et loin des regards...Elles y puisent "leur part de rêverie et d'espérance", en contemplant du haut de cet observatoire stratégique, l'arrivée des vaisseaux au temps des corsaires...

                                   Sur les terrasses, les Algéroises se distraient avec leurs parents et leurs voisines, lorsque la chaleur décline, pour bavarder, se délasser, prendre un café...tout en grignotant les délicieuses pâtisseries orientales exposées sur les plateaux en cuivre qui garnissent les tables basses polygonales ,les traditionnelles "imaada" en bois de cèdre

                                     Quel plaisir que de peindre ces femmes aux costumes chatoyants; qui ont peu varié au fil du temps: sarrouals, longues vestes à basques ou caracos à la taille, foulards brillants dans les cheveux ou autour des reins

                                   Emile Deckers, brillant portraitiste parlait en connaisseur de cette fantaisie et notait son impression très gracieuse, sur les terrasses de la haute ville avec les Algéroises rieuses, tout en fôlatrant en rose en vert sur le blanc à peine bleuté...

 

 

 

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13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 01:54
                                 La gloire de la Baie

 

Quelques mots de géographie s'imposent, pour situer le décor et mieux lire les tableaux concernés à " cette blanche Alger " adossée à sa montagne, les pieds et la tête baignant dans un éternel azur

Le golfe qui l'accueil est immense, d'une forme demi-circulaire parfaite. On a pû le comparer à un arc, à un croissant, à une faucille, ou encore à une corne d'abondance .

La ville ancienne a été édifiée sur la chaîne de collines du Sahel, dont les mamelons en pente douce représente " comme la dernière marche du gigantesque escalier formé par les bourrelets successifs de l'Atlas. Ces collines qui se chevauchent dans un joyeux enchevêtrement, sont données par le petit massif de la Bouzaréah ( la montagne aux graines, que l'on  orthographiait Bouzaria sur les vues anciennes de la ville ), dont les roches escarpées se jettent abruptement dans la mer. D'où la construction en gradins et la forme triangulaire de l'El Djezair , à l'intérieur de ses remparts, battus par les flôts dans leur partie maritime.

                      La Pointe Pescade et le Cap Matifou ferment la côte ouest de la Baie. A l'est, s'étire une étroite plaine côtière de 12kms avant de déboucher sur la vaste Mitidja , grenier à blé Rome puis marécage insalubre avant d'être transformée en magnifiques terres à cultures, encadrée par l'Atlas de Blida, dont les sommets tutélaires de Bouzagza aux crêtes dentelées et du Djurdjura kabyle aux neiges éternelles semblent ventiler sur la ville. La côte orientale de la baie se termine au Cap Matifou

                     La ville moderne, développe tout à la fois en longueur, sur la zone plate de la côte, et en hauteur, sur la colline. " Il n'y a certainement pas plus d'un kilomètre entre le bord de l'eau et le pied de la colline contre laquelle les maisons s'élèvent en étages, expliquait le" guide Choflier ", en 1929, chacune cherchant à voir par-dessus la tête de sa voisine pour contempler un peu de l'horizon méditerranéen"

                       " L'envergure du golfe, écrivait Louis Bertrand, la courbe parfaite des rivages, la grandeur un peu théâtrale de cette ville en amphithéâtre comme en parade devant son miroir d'eau, tout cela compose un ensemble unique.

                     Théophile Gautier avait bien relevé la difficulté lorsqu'il s'exclamait : " Quel admirable horizon que la mer vue d'en haut !La peinture n'en a jamais donné l'idée. C'est trop grand et trop simple.

 

                                                Collines et vallons

 

                        Certains paysagistes de métiers, étonnés et comblés par cette terre tout en contrastes, se passionnèrent à représenter la végétation, qui embellissait les environs de la ville. Quelques personnages de façon presque insolite dans la nature majestueuse . Contre les teintes fauves des collines brûlées par le soleil, devant le bleu invariable du ciel et de la mer, se détachent les bosquets de pins émeraudes encombrés de roches rouges, les oliviers au gris bleuté, et ces plantes aussi nouvelles que magnifiquement graphiques, les agaves, les nopales, les palmiers nains.

                        

   

 

 

Francisque Noailly Alger 1896  / Huile sur toile / 120 x 80 cms

Francisque Noailly Alger 1896 / Huile sur toile / 120 x 80 cms

                                Clarté

 

L'aptitude d'Albert Marquet à simplifier le paysage traça une voie nouvelle. Il se promena avec son chevalet sur toutes les hauteurs d'Alger. Du balcon de Saint-Raphael à El biar , la baie s'offrait à son étendue vers l'est; en descendant du haut du chemin Laperlier, il plongeait sur le bassin d'Alger et sur " les falaises de maisons nouvelles " qui regardaient le port; depuis le Parc Gatliff, sur les frondaisons du Palais d'Eté 

 

 

Albert Marquet / Laperlier / Huile sur toile / 33 x 41 cms : 1939

Albert Marquet / Laperlier / Huile sur toile / 33 x 41 cms : 1939

                 De sa maison Montplaisant il  voyait les collines et les vallons précédant les immeubles de Bab-el-Oued et, toujours la mer dans le lointain. Sous la lumière de midi il dégageait les lignes essentielles , n'hésitait pas à prendre en premier plan les toîts de tuiles rouges , ou les grosses bâtisses cossues du quartier Laperlier. C'est lui encore, qui ouvrit les persièennes  de sa fenêtre sur la baie, un cyprès ou un vase de fleurs au premier plan, à l'instar de son ami Matisse à Tanger                                       
Léon Carré / Paysage de Bouzaréa, technique mixte sur carton / 36 x 48 cms

Léon Carré / Paysage de Bouzaréa, technique mixte sur carton / 36 x 48 cms

                           La génération des années 1930 confirma le besoin de recherches plastiques nouvelles et le désir de s'approprier le site au travers d'un regard créateur, afin de faire oeuvre personnelle et non plus pittoresque ou documentaire. Le goût général portait vers ce que l'on pouvait appeler " La manière claire ", la luminosité résultant des couleurs elles-mêmes et non d'un coup de projecteur artificiel.
                                 Etienne Chevalier imposa une vigueur bien particuliaire, qui l'amena à laisser les arbres tout en torsion contre des ciels nuageux ou des mers tour à tour argentées et vert de gris. Il sut lui aussi faire chanter le gris mauve des montagnes lointaines derrière des feuillages surprenants.

 

                                        Azouaou Mammeri restitua très justement la lumière méditerranéenne , en large plages de couleurs uniformes distribuées de manière à faire ressentir la force de la monture...

                         

Léon Carré / Sahel, matin de printemps / Huile sur carton /  36 x 44,5 cms

Léon Carré / Sahel, matin de printemps / Huile sur carton / 36 x 44,5 cms

Francis Harburger / Panorama de Sain-Raphael / juillet 1944 . Huile sur toile : 46 x 55 cms

Francis Harburger / Panorama de Sain-Raphael / juillet 1944 . Huile sur toile : 46 x 55 cms

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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 23:00
Maurice Denis / Devant le Port d'Alger , aquarelle, carnet de voyage en Algérie 1921

Maurice Denis / Devant le Port d'Alger , aquarelle, carnet de voyage en Algérie 1921

                       Maurice Denis 

 

Croqua son carnet d'aquarelles en 1921, la scène familière des vieux sages devisant tranquillement au-dessus des cheminées rouges des navires en partance...
Jean Bouchaud / Le Balcon du Port 1928 : Aquarelle gouachée

Jean Bouchaud / Le Balcon du Port 1928 : Aquarelle gouachée

Marius de Buzon / La Kémia , port d'Alger

Marius de Buzon / La Kémia , port d'Alger

                             Marius de Buzon

 

Il eut l'idée originale de fixer sur la toile le tableau sympathique des manoeuvres avalant la Kémia entre deux bâteaux

 

 

 

 

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4 juin 2016 6 04 /06 /juin /2016 20:57

                             Indissociables , le Port et le ville

                                                        Vues d'ensemble
Il est précieux de trouver sous le pinceau habile de Théodore Gudin , une vision d'ensemble de la ville et le port. Exécutée avec précision et sensibilité, sa grande aquarelle restitue sans doute très exactement l'aspect extérieur de la ville, l'extraordinaire triangle en forme de voile latine, posée " comme l'aile blanche d'une mouette"sur les collines vert tendre. Le fort de la citadelle du Dey, la Casbah qui donna son nom au reste de la ville arabe, dominait les remparts sur la droite, et dans le lointain, sur une colline que le peintre rendit plus haute que nature, se dressait le Fort l'Empereur, construit sur l'emplacement stratégique où Charles Quint posa sa tente pour diriger le siège de la ville. 
A l'extérieur des remparts, sur le côté droit, l'importante "Zaouia" de Sidi Abd-er-Rahmane émerge au milieu des arbres, au-dessus du quartier de Bab-el-Oued. On perçoit dans cette oeuvre combien El-Djazair était resserrée dans ses murailles, et combien son port se trouvait à l'étroit derrière l'abri de son unique jetée.
Lorsqu'une quarantaine années plus tard Coulange - Lautrec peignit sa grande toile panoramique, il mit l'accent sur la hauteur de cette jetée et sur l'imposante tour de l'Amirauté, sentinelle d'un port longtemps inexpugnable. 
La tour octogonale, qui portait un fanal à son faîte pour éclairer la darse, fut élevée sur la base de la forteresse du Penôn par un successeur de Kheir-Eddine. L'ensemble du "Bordj el Fanar" ( ou Château du phare) fut munit de cinq étages de feux par le dernier dey d'Alger, et reçut le phare actuel de la Marine française en 1834

 

                                  

Théodore Gudin Alger en 1830 / Aquarelle , 19 x 27 cms

Théodore Gudin Alger en 1830 / Aquarelle , 19 x 27 cms

Alphonse Rey / Bureaux et Fontaine de l'Amirauté, 1912 , aquarelle sur carton, 27 x 46 cms

Alphonse Rey / Bureaux et Fontaine de l'Amirauté, 1912 , aquarelle sur carton, 27 x 46 cms

                                            Amirauté

 

Le Bordj el Coptan, ou château de l'Amiral, aurait été construit après 1810 par le Dey Hussein. Il servait de logement au Coptan Raîs , maître de port. Les voûtes qui supportent le pavillon furent élevées avec les pierres de l'antique cité de Rusgunia située vers le cap Matifou, que les Turcs n'avaient céssé d'exploiter.
La décoration intérieure comportait des plafonds de bois sculpté et enliminé, des plâtres ciselés et des faîences anciennes, et dans une belle cour à colonnes se trouvaient encore quatre fontaines de marbre. A côté s'élevait la demeure du ministre de la Marine, l'Oukil el Hardj.
Sous les voûtes du pavillon était aménagée la cale.
A la fin du xix ème siècle trois voûtes supplémentaires furent construites devant les deux d'origine, afin d'agrandir, pour les besoins des commandants de la marine et du port, les appartements et les bureaux du premier étage. Elles donnèrent aux bâtiments l'aspect qu'on peut leur voir sur la majorité des tableaux modernes et qu'ils ont conservé jusqu'à ce jour.
La darse qui acceuille les bâtiments de l'Amirauté constituait la totalité du port Barbaresque. Du fait de son peu de profondeur, après les travaux d'agrandissement du port moderne, elle devint un paisible bassin pour les barques de pêche et le sport nautique...Avec" son ensemble de Palais et de fortins qui se mirent dans l'eau en une palette multicolore dont les nuances changent quotidiennement", ce coeur historique du port et de la ville a fasciné tous les peintres d'Alger.

                                        Parmi ceux qui l'ont le plus souvent contemplé : 

Maurice Bompard / Vue sur l'Amirauté depuis la Pêcherie/ Huile sur panneau / 46 x 37 cms

Maurice Bompard / Vue sur l'Amirauté depuis la Pêcherie/ Huile sur panneau / 46 x 37 cms

                                                 Maurice Bompard

 

Qui délaissa exceptionnellement le Sud pour livrer sa très belle version en perspective fuyante...
Léon Cauvy / Devant la darse / Huile sur toile / 65 x 100 cms

Léon Cauvy / Devant la darse / Huile sur toile / 65 x 100 cms

                                 Léon Cauvy

 

Il faut réserver une place à part à Léon Cauvy, qui s'empara du cadre emblématique des bâtiments anciens pour y recréer une vie évocatrice de leur histoire. Tantôt choisissant les hauts voiliers qui parlent d'aventure tantôt plaçant sur le môle, dans un amalgame de son cru, la cohue colorée des marchands venus du bled pour vendre leurs denrées. Il composa des scènes reconnaissables entre toutes. Les femmes voilées tenant leurs enfants par la main, les hommes et larges chapeaux de paille menant leurs moutons, apportaient peut-être artificiellement l'atmosphère orientale, mais l'imagination trouve son compte dans ces créations agréables à l'oeil 
Léon Cauvy a saisi l'instant à la hâte dans des petits canots pour aller se baigner un peu plus loin en longeant la jetée. On les dirait sortis tout droit d'un livre de Camus, enfant pauvre du quartier populaire de Belcourt, qui raconta à diverses reprises ses escapades de lycéen amoureux du soleil et de la mer.
Alexandre Rigotard / La Barque, Amirauté d'Alger 1910 / Huile sur toile 38 x 55 cms

Alexandre Rigotard / La Barque, Amirauté d'Alger 1910 / Huile sur toile 38 x 55 cms

                                  Alexandre Rigotard

 

 " Le spectateur assis de la vieille darse", fût l'un de ceux qui en évoqua le mieux la vie quotidienne les pêcheurs et recherchant les effets du soleil sur l'eau entre les barques.
Benjamin Saraillon/ Le Départ des Pêcheurs / Huile sur panneau / 22 X 44 cms

Benjamin Saraillon/ Le Départ des Pêcheurs / Huile sur panneau / 22 X 44 cms

                                      Benjamin Saraillon 

 

Il illustra avec fraîcheur les activités habituelles
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