28 octobre 2023
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L'automne
- A ce jour, le soleil, fatigué de paraître
- Se lève un peu plus tard et se couche plus tôt
- Ses rayons affaiblis nous font à tous connaître
- Que l'été est fini, ce n'est plus notre lot!
- Les feuilles d'arbres alors, sont des couleurs divines
- Parées d'or éclatants et de jaunes orangés;
- Elles brillent sans fin dans l'air un peu ouaté
- Et enchantent nos yeux blessés de clair d'été;
- Les champignons lassés de jouer les timides
- Percent le sol spongieux et se dressent, splendides
- Attendant celui qui, ramassant ces joyaux,
- Saura les sublimer en force plats royaux.
- Et puis sera le temps des orages sévères
- Remplissant les ruisseaux, débordant des rivières
- Tonnant à qui mieux-mieux pour assourdir nos sens
- Zébrant d'éclairs furieux le ciel et l'océan.
- Quelquefois cependant, cette eau qui tant ruisselle
- N'apporte pas toujours bonheur, prospérités;
- Elle creuse les sols, envahit les citées;
- Mais sans elles pourtant la vie serait moins belle
- Les fleurs se faneraient, les mers n'auraient plus d'eau,
- Le sol craquellerait en sècheresse telle
- Que rien ne resterait pour nourrir nos égaux
- Et maintenir la vie sur la planète belle.
- Les jours deviennent courts, et surtout bien moins beaux
- Les feuilles s'éparpillent comme petits oiseaux
- Et dans le vent foisonnent en tourbillon joyeux
- S'entassant dans les bois ou sous des bancs mousseux,
- Annonçant Maître Hiver avec tout son verglas
- Ses froidures glacées et son lot de frimas.
- Enfin viendra le temps où le vent s'accélère
- Laissant dans son sillon froidure et puis misère.
- Tout le monde s'en plaint, couverts de fils laineux;
- Dans les conversations, il est question de chasse
- De récolte à rentrer ou de rentrée des classes
- Près des feux allumés, il est des gens heureux!
- C'est le temps des veillées, des châtaignes qui grillent
- Du cidre qui pétille en reflets mordorés
- Des histoires contées par des anciens, tannés,
- Pleines de rois gentils et de princesses altières
- Qui dorment ou qui s'en vont pour fuir leur belle-mère;
- Les enfants éveillés ont tous les yeux qui brillent;
- Les braises qui rougeoient lancent des escarbilles
- Vers les jambes étalées, et risquent de brûler.
- Et dehors est la nuit et son ciel qui scintille
- D'étoiles allumées sur un fond noir de Jais,
- Sa lune qui parfois, en jouant les timides
- Cache son front si clair d'un nuage perlé Jean-Marie Carayon
Sources : https://www.atramenta.net/