Ange Tissier:Odalisque ,1860,huile sur toile,Paris musée des Arts d'Afrique et d'Océanie
Beaudelaire voyait dans" les femmes d'Alger dans leur appartement"de Delacroix,présenté au salon de 1814 et aussitôt acheté par l'Etat,par Louis Philippe"un petit poême de tristesse insondable".Tout dans les risques et dans les habitudes,suggérait en effet de la mélancolie
Delacroix s'extasia dans son journal:"C"est beau! c'est comme au temps d'Homère!La femme au gynécée s'occupant des enfants ,filant la laine,ou brodant de merveilleux tissus.C'est la femme comme je la comprends".Les feministes apprecieront,les esthètes se réjouiront
Ses notes ,ses croquis ,ses études préparatoires à l'aquarelle ou au pastel répertoraient les détails et les coloris des costumes ,des mules,des boutons de passementerie,mais aussi les accessoires du décor.Il en ellimine certains,mais donna une importance particulière à la porte de bois sculptée peinte en rouge"cinquième personnage du tableau"
Tres répandu dans les anciennes demeures algéroises on retrouve également le miroir doré importé des fabriques spécialisées de Provence ou de Venise,qui ornait tous les murs
Sensible à tous les raffinements de la vie orientale,Cournault transcrivit une scène dont l'atmosphère intimiste et les coloris rappellent celle de son illustre aîné et ami,et en confirment la véracité.Le musicien au talon bien appuyé sur le sol,la femme assise en tailleur ,les têtes inclinées, les accessoires et les tonalités profondes qui sont les mêmes que dans les "Femmes d'Alger",ont été dessinés sur place,comme toutes les autres prétentions du peintre.Le reproche fait à Delacroix d'avoir disposé dans son tableau "Des éléments du bazar oriental"comme le narguilé ou le braséro,semble de ce fait injustifié