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                              Claude Monet

Claude Monet naît à Paris en 1840. Fils d'épicier, il déménage avec sa famille au Havre pendant son enfance. Il se révèle rapidement doué pour le dessin et ses parents le confient à Eugène Boudin, qui l'invite à la peinture en plein air. En 1859, Monet vit à Paris et fréquente le Salon, ainsi que l'atelier de Charles Jaque. D'esprit indépendant, il refuse une formation trop académique et préfère étudier les oeuvres de Delacroix et échanger avec ses amis peintres, dont Camille Pissaro. Après 1860, le jeune artiste rejoint l'atelier de Gleyre, aux côtés de Pierre Renoir et d'Alfred Sisley-qui deviendra son ami. Les oeuvres d'Edouard Manet et de Gustave Courbet le touchent particulièrement.

      En rupture avec sa famille, qui déplore sa vie rebelle, Monet vit chichement. Grâce au soutien de ses amis artistes, il continue de peindre sur les rives de la Seine ou à Fontainebleau. Pendant la guerre de 1870, il se réfugie à Londres. L'argent se fait rare, mais le peintre persiste et signe de nombreux tableaux à cette époque. La première exposition impressionniste a lieu en 1874. C'est le début d'un mouvement révolutionnaire, dont il est à l'origine. Malgré une critique sceptique, des expositions annuelles ont lieu jusqu'en 1886 et Monet participe à presque toutes.

        En 1879, le peintre se retrouve veuf, après la mort de sa compagne Camille Doncieux. Il reprend alors sa quête "d'impressions" en Normandie, puis pose ses valises à Giverny et reçoit enfin une certaine reconnaissance publique. Sa situation financière s'améliore, tandis qu'il peint les nymphéas de son jardin de Giverny. La gloire le rattrape, mais il n'en a cure. Il peindra sans relâche jusqu'à sa mort en 1926.

                           La Pie, 1868

Lorsqu'il réalise ce tableau, Monet est à Etretat, en Normandie. Le paysage enneigé est l'un des grands défis des paysagistes; le peintre le relève ,en s'inspirant des oeuvres de son aîné Gustave Courbet

       La matière de la neige, entre solide et liquide, est rendu par le touché délicat de Monet. On ressent ici la volonté de l'artiste de transmettre la sensation, plus que la réalité. Les couleurs pastel sont chaudes et empreintes de lumière. La douceur des teintes et le soleil timide, qui balaie la scène, offrent un contraste innovant entre ombre et lumière.

        Pour les critiques, la pie, posée sur une barrière de bois, renvois à la musicalité de cet hiver normand. Le portail, constitué de cinq branches horizontales, s'apparente à une portée de musique. Cette toile fut refusée au Salon officiel de 1869 . Les ombres bleutées- traditionnellement représentées grises- choquent les jurés , qui ne retrouvent pas l'habituelle composition paysagiste de cette époque

Cette oeuvre est conservée au Musée d'Orsay à Paris

Avec vos 10 doigts no 71, Céline du blog " Aquarellement vôtre " proposait le thème :  Personnages réels ou imaginaires . 

Je vous présente ma participation . C'est de l'Art-Thérapie que j'aie peint ! Il s'agit d'une oeuvre de Eugène Boudin . Plage de Trouville 

                             Eugène Boudin

Eugène Boudin naît en 1824, à Honfleur, en Normandie. Ses parents travaillent sur les bateaux qui relient Le Havre à Hambourg - il sera lui-même mousse à partir de l'âge de dix ans. Papetier-encadreur dans les années 1840, il expose les artistes locaux et de passage, c'est là qu'il rencontre les peintres de l'école de Barbizon et qu'il commence à dessiner

Deux ans plus tard, il débute des études d'art dans une école du Havre et décroche une bourse pour étudier à Paris. Il partage son temps entre l'atelier d'Eugène Isabey, et les après-midi au Louvre, à reproduire des oeuvres de maîtres, notamment flamands

A partir de 1855, il passe l'hiver à Paris et l'été en Normandie, peignant des paysages maritimes. Dès sa première exposition en 1857, son travail séduit. Il parvient même à exposer au Salon de l'Académie, en 1859,. Une occasion pour lui de rencontrer Gustave Courbet et Charles Baudelaire, qui apprécient son talent. Il se rapproche aussi de Claude Monet, qu'il initiera à la peinture en plein air.

A partir de 1862, Boudin se passionne pour la représentation des bains de mer en Normandie. Ces " mondanités " attirent les critiques d'avant-garde, mais laissent perplexe le grand public. Dans les années 1870, l'artiste participe à la première exposition impressionniste et reçoit de nombreux prix. Malade et vieillissant, il ne cesse pas pour autant de peindre. En 1898, alors qu'il est à Paris, il sent la mort arriver et demande à être transporté en Normandie, à Deauville, pour " mourir face à la mer " . 

Plage de Trouville , 1863

Boudin est très célèbre pour ses paysages marins. A partir des années 1850, il parcourt les côtes bretonnes et normandes, notamment celles de Trouville et de Honfleur. Il aime représenter l'activité moderne qui règne sur les plages de la région, tantôt des baignades, tantôt des promenades venteuses, comme ici.

L'oeuvre n'est ici présentée qu'en partie - la partie gauche, absente, dévoile la mer, ainsi que plusieurs autres personnages, dont un homme à cheval. Dans la partie visible, on aperçoit au premier plan un homme et une femme marchant vers la mer, précédés de chiens s'ébattant. Au second plan, se dressent des maisons à l'architecture typique de la région, ainsi que des mâts ornés de drapeaux agités. De la scène transparait une certaine animation et une douceur de vivre palpable.

Marcel Proust dira de ces scènes normandes que " Boudin ne cherche pas à dépeindre la bourgeoisie qui [...] découvre la côte normande, mais à nous faire humer l'air marin qui fait flotter au vent robes, ombrelles et tentes de bain "