Le Mausolée Royal de Maurétanie
Dans un décor pittoresque où se mêlent le mont Chenoua, les ruine romaines et la Méditerranée trône le somptueux Mausolée Royal de la Mauritanie. Inscrit en 1982 au patrimoine mondial de l'UNESCO au titre de "Tipaza" puis, en 2002, sur la liste indicative du patrimoine mondial des "Mausolées Royaux de Numidie, de la Mauritanie et les monuments funéraires pré-islamiques", ce morceau de pierres de plus de 80 000 m cubes est l'un des plus importants monuments de la Numidie en Algérie
L'Observatoire du Patrimoine d' Orient vous invite à plonger au coeur d'un ouvrage dont le mystère continue de captiver aussi bien les spécialistes que les visiteurs
Un Mausolée pas comme les autres
Boussole des pêcheurs du fait de sa position juché au sommet de la colline du Sahel algérois à une soixantaine de kilomètres à l'ouest d'Alger dans la commune de Sidi Rached à Tipaza, le Mausolée Royal de Maurétanie est une sépulture royale en forme cylindrique atteignant plus de 32 mètres de hauteurs et 60,90 mètres de diamètres
L'édifice exceptionnel repose sur une assise carrée de pierres taillées comportant une partie cylindrique ornée de 60 colonnes et surmontées de chapiteaux ioniques. Le cylindre de base dispose de 4 fausses portes d'environ 7mètres de hauteur, positionnées sur les 4 points cardinaux. Elles sont encadrées sur des chambranles et incrustées, en leur centre, par des moulures disposées en forme de croix
Découverte lors de la campagne de fouilles menée à la demande de Napoléon III en 1865, la vraie porte se situe dans le sous - bassement, en contrebas de la fausse porte de l'est
Depuis cette porte étroite d'à peine un mètre de haut s'ouvre un couloir conduisant au vestibule. Sur le mur de droite se trouve un lion et une lionne sculptés censés représenter les symboles de Juba II et de son épouse, Cléopâtre Séléné II. S'ouvre ensuite un second couloir qui mène à l'enceinte de l'édifice
Aux origines numides
Aucune source scientifique ne peut avancer avec certitude la datation exacte de la construction du Mausolée. Néanmoins, l'hypothèse la plus répandue est que la sépulture fut édifiée en hommage à Cléopâtre Séléné II, épouse du roi amazigh Juba II et du général Marc Antoine
On doit la première mention de cette construction au géographe romain Pomponius Mela qui la situe au premier siècle avant JC et qui la nomme "monumentum commune regiae gentis ", c'est à dire le mausolée commun de la famille royale. Ainsi, il laisse entrevoir l'antériorité du monument qui appartiendrait au roi Bocchus II de la dynastie des rois maures. Cependant l'historien Romanelli propose une autre période, le V ou le VI siècle ap, J-C, arguant du fait que sa géométrie s'inspire fortement du tombeau rond à Rome par l'empereur Hadrien
Appelé à tort le Tombeau de la Chrétienne, suite à une erreur de traduction, le Mausolée Royal de Maurétanie, "Tombeau de la Romaine ", n'est qu'un faux- ami qui se traduit par "Romaine" et non par "chrétienne"
ENNABLI Abdelmajid, « L’art en Afrique du Nord. Son avenir. », in Patrimoine Mondial n°16, 2000.
LAPORTE Jean Pierre, KHERBOUCHE Farid, « Mausolées (princiers d’Afrique du Nord) », in Matmora – Mezrag, n°31, 2010.
à suivre....
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