Citadine:lit à baldaquin
Mon père décéda apres une longue maladie.Ses derniers jours furent une terrible agonie.La tradition voulait que je ne me rende pas au cimetière.Je suis donc restée au palais dans la piece du haut.Je pris le 'ud et j'ai joué
Des années durant,je suis restée seule dans le palais.Je n'ai vécu toutes ces années que dans l'abscence.Ma mémoire défaillait,je le reconnais.J'ai perdu la méméoire.Ces temps -là sont trop anciens ,pour que je m'en souvienne...A défaut de voir j'écoutais.Je caressais délicatement les souvenirs du passé,la vie lorsque mon père était là,l'insouciance de ma jeunesse avant la venue de l'Inconnu.Mais je n'éprouvais aucun regret.Jamais je n'ai souhaité revenir en arrière,revivre les moments de mon adolescence ,retrouver la vue.Je ne le crois pas.Je preferais cette existence-là à toute autre qui m'aurait paru tristement vide à côté de ce que je vivais un rêve éveillé.Sans tristesse,je me tenais simplement en retrait,je n'avais qu'une place résiduelle,dans ce que d'autres apellent la vie,celle d'une auditrice attentive et discrete.Je vivais sur la pointe des pieds,sans bruit et le plus souvent dans le silence;Mais je vivais.Et en cela,il y avait un reel desir de conserver,au plus profond de moi la chaleur de mon amour impossible.Il fallait que rien ne vienne dissiper la touffeur des sentiments ni la derniere image .En me gardant dans la prison de l'aveuglement,je decouvrais le veritable sens du mot"aimer".Sans desespoir,sans l'attente égoiste d'un retour,sans autre but que celui de l'honneur,chaque matin poour m'endormir,le soir dans le rêve doré de son impossible presence
Gabriel a compris assez vite,lorsque ,je lui intimais l'ordre de ne pas me parler de l'Inconnu
COMBIEN DE JOURS ? Nada
A cet espoir lumineux qui naît avec la douceur à l'aube,à cette tristesse qui vient à la tombée de la nuit,simulacre quotidient du désamour et de l'abandon.La géographie de la ville n'était plus la même que l'an passé.Alger'm'orientait".Je ne cherchais plus ma direction,je suivais sans hésitation,ni attention excessive,la ville ne parut que plus envoûtante.Elle se dévoilait sous un autre âge.Je la sentais vivre,palpiter comme autrefois,.Des details infimes me révelaient cette presence subtile du passé.Cette attention extrême qu'elle me dictait me faisait voir ce que je n'avais soupçonné les fois precedntes :l'Alger devant l'Alger ottomane,l'Alger des Almohades,les jardins exubérants qui déferlent le long des pentes d'Hydra,les eaux ruisselantes des aqueducs et des fontaines ,les amandiers en fleurs sur les collines et les mimosas croulant de leur pods d'or...Des ondes insaississables frôlaient Alger,décoloraient les rues,chassaient les ombres de sa clarté maladive."La maladie d'Alger..."C'était cela ,cette pâleur excessive qui rend la ville irreelle,capable de rejeter toutes les peurs apres les avoir faire naître,cette tension permanente dont elle inondait le coeur des sans sommeil...