Les secrets de la longétivité
De toutes les cultures anciennes, la Chine est la seule qui ait conservé l'écriture des origines. Comment ces milliers de
caractères, de plus de trois mille ans d'âge, ont-ils composé avec la modernité?
Aujourd'hui la vigueur de l'écriture chinoise est telle que plus d'un milliard d'hommes et de femmes la pratiquent. Avec les
systèmes alphabétiques, elle est l'un des deux types d'écriture qui se partagent le monde.Vieille de plus de trois mille ans, elle est la seule qui, des trois grands foyers de l'écrit dans le
monde antique , soit demeurée en usage.Fut-elle influencée par Sumer ou par l'Egypte? Ou bien, le seul concept de la nécéssité d'écrire fut-il porté,comme une graine, à travers les plaines
d'Asie centrale pour finir par germer et prendre racine en Chine? Il n'existe pas de réponse. Toujours est-il que l'écriture chinoise demeura, tout au long de son histoire, l'un des pilliers sur
lequel se fondait un empire.
L'histoire de son invention a inspiré de nombreux récits légendaires. Selon l'un deux serait le mystérieux historiographe Cangjie qui,il y a quatre mille sept cents ans, aurait vécu sous le règne
du mytique empereur jaune Huang Di. Cependant aucune découvete archéologique n'est, à ce jour,venue confirmer une telle origine.En effet, les plus anciens éléments connus d'une véritable écriture
chinoise ne datent que du xivème siècle avt J-C. Or il s'agit déjà de l'écriture structurée d'une langue au vocabulaire diversifié et aux énoncés grammaticalement articulés. Plusieurs milliers de
caractères différents ont ainsi pu être dénombrés. Ils sont gravés sur des carapaces de tortues ou des os de bovidés, creusées d'alvéoles, qui avaient été soumises à la chaleur à des fins
divinatoires. Qu'une telle fonction ait pu donner naissance à l'écriture chinoise est une idée qui, aujourd'hui encore, continue d'avoir cours. Cepndant, parmi les centaines de milliers de
fragments retrouvés, seuls 10 pour cent, portent de pareilles inscriptions, gravées une fois l'acte divinatoire achevé. Vivian Alleton linguistique et sinologue explique:" Ces inscriptions sont
l'enregistrement à postériori du processus de divination. Elles n'ont pas, une fonction directement oraculaire. Enfin, le fait que l'on identifie des mots grammaticaux et que l'on puisse décrire
la grammaire de ces textes prouve qu'il s'agit bien de l'écriture d'une langue réelle et non d'une simple notation." mémotechnique". Or si le tracé de ces signes a considérablement évolué au
cours des âges, ils sont, dans leur principe et dans leur structure, assez semblables à ceux utilidés de nos jours. " Sur les cinq mille caractères différents qui ont été répertoriés, on peut
indiquer avec certitude le sens de près de la moitié d'entre eux raconte Vivian Alleton qui poursut:"...Au stade actuel, on parvient à lire 60 à 70 pour cent des énoncés complets!"Ces objes
rituels, des jiaguwen, sont revêtus de la plus vieille écriture chinoise que nous possédions. Or le caractère élaboré de celle-ci et le fait que des cultures néolithiques développées l'aient
précédée, semble indiquer que ces jiaguwen seraient l'aboutissement du long processus .L'écriture chinoise pourrait donc avoir beaucoup plus que trois mille quatre cents ans.Cependant, là encore,
aucune découverte archéologique n'est venue confirmer, à ce jour, une telle hypothèse.
à suivre...